Déclaration de l’ambassadrice Samantha Power sur la violence et la rhétorique inquiétante au Burundi

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Le 5 novembre 2015

Déclaration de l’ambassadrice Samantha Power, représentante permanente des États-Unis aux Nations unies, sur la violence et la rhétorique inquiétante au Burundi, le 5 novembre 2015

Les États-Unis s’alarment de l’escalade de la violence au Burundi et de la rhétorique dangereuse et irresponsable du gouvernement, des milices loyalistes, des forces antigouvernementales violentes et des éléments criminels. Les États-Unis soutiendront la région et leurs partenaires de la communauté internationale afin que ceux qui commettent des violences ou y incitent soient tenus pour responsables.

Nous sommes vivement préoccupés par le discours prononcé le 2 novembre par le président Nkurunziza, dans lequel il s’est engagé à utiliser des méthodes violentes pour faire perquisitionner dans les cinq jours les domiciles par les forces de sécurité en quête d’armes et de figures de l’opposition. L’instillation permanente d’un climat de peur et de tensions par le biais d’un tel langage ainsi que l’utilisation de mesures de ce type ne peuvent que prolonger et aggraver la crise politique et sécuritaire au Burundi. Les États-Unis se déclarent extrêmement préoccupés par l’ultimatum de cinq jours décrété par le président qui risque de déclencher une violence généralisée à partir de ce week-end.

Nous sommes également profondément inquiets des rapports faisant état de propos incendiaires et diviseurs chez d’autres représentants des autorités. Le président du Sénat burundais, Révérien Ndikuriyo, aurait eu recours à un langage de l’horreur que la région n’a pas entendu depuis vingt ans. En kirundi ou en anglais, les termes sont terrifiants : « Vous direz à ceux qui viendront exécuter la mission : sur cette partie, il faut pulvériser, il faut exterminer, ceux-ci sont bons à mourir! Je vous donne l’ordre, allez ! »

Un discours aussi dangereux et l’appel du président à une répression sécuritaire généralisée et systématique aggravent une situation déjà instable et risquent de susciter un regain de violence. Nous appelons le gouvernement burundais à autoriser l’accès immédiat et sans entraves des observateurs de l’Union africaine chargés des droits de l’homme et de la sécurité et à se conformer immédiatement à son engagement de participer à un dialogue sous médiation internationale en dehors du Burundi en vue de trouver une voie consensuelle vers la restauration de la stabilité et la disparition du climat de peur dans le pays.