ARS célèbre la Journée mondiale des réfugiés avec cette tribune libre.
Des raisons de s’intéresser à la Journée mondiale des réfugiés
Chaque année, le 20 juin, nous célébrons la Journée mondiale des réfugiés pour saluer le courage et la résilience des réfugiés et des personnes déplacées dans le monde. Cette année, toutefois, cette journée revêt une signification toute particulière. Selon le dernier rapport Tendances mondiales qui vient d’être publié par l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), près de 60 millions de personnes ont fui leur foyer en tant que réfugiés, déplacés internes ou demandeurs d’asile. Ce chiffre est stupéfiant – il équivaut à une personne sur 122 sur cette planète. Aujourd’hui, plus que jamais, les réfugiés et les personnes déplacées dans le monde ont besoin de notre aide.
Voici trois autres raisons pour lesquelles nous devons tous – gouvernements comme particuliers – en tenir compte.
1. Il ne s’agit pas seulement de chiffres, il s’agit de personnes. Parmi elles figurent des familles syriennes fuyant les bombardements au baril d’explosifs incessants et systématiques du régime Assad, des mères du Soudan du Sud qui ont parcouru des centaines de kilomètres en portant leurs jeunes enfants pour être en sécurité, des jeunes filles qui ont fui les attaques des talibans en Afghanistan. Ce sont des gens comme nous, qui se trouvent dépouillés de tout ce qu’ils possédaient et qui luttent pour leur survie alors qu’ils font face à des circonstances indépendantes de leur volonté. Malgré tout, ils n’ont pas renoncé. Nous ne pouvons pas non plus renoncer à les aider.
2. L’assistance fait la différence. Soixante millions de personnes, c’est difficile à imaginer. Il est encore plus difficile de comprendre comment l’on pourrait aider un si grand nombre de réfugiés. Mais nous savons une chose : de l’Ukraine à la Somalie, de l’Iraq à l’Afghanistan, l’assistance humanitaire soulage leurs souffrances et maintient des millions de personnes en vie. L’Agence des Nations unies pour les réfugiés, le Programme alimentaire mondial de l’ONU, le Comité international de la Croix-Rouge et un large éventail d’autres organisations humanitaires accomplissent chaque jour un travail héroïque partout où il y a des conflits et des déplacements de populations. Mais ces organisations ont besoin de davantage de soutien de la part des gouvernements et des particuliers. La triste réalité est que la plupart des appels de l’ONU demeurent largement sous-financés. Par exemple, l’appel des Nations unies au profit de la République centrafricaine – pour trouver 613 millions de dollars afin de subvenir aux besoins de 2,7 millions de personnes – n’est financé qu’à hauteur de 21 %. Nous pouvons mieux faire, et même des dons modestes en espèces peuvent permettre à des familles de vivre pendant des semaines.
3. Aider les réfugiés constitue un investissement dans la stabilité mondiale. Aider des personnes déracinées n’est pas simplement un acte de charité envers des personnes très éloignées, dont les problèmes ne nous toucheront jamais. C’est un investissement dans la stabilité partout dans le monde. Les crises migratoires qui sèment le trouble en Méditerranée et en Asie du Sud-Est illustrent comment les conflits, l’oppression et le désespoir ont des conséquences susceptibles de s’étendre bien au-delà des lieux assaillis par la guerre et les conflits. Il est particulièrement urgent de venir en aide aux enfants déracinés. Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a fait cette mise en garde : aujourd’hui, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, un enfant ou jeune adolescent sur quatre n’est pas scolarisé ou risque d’abandonner ses études. Or ces enfants, les perspectives qui s’offrent à eux et les choix qu’ils font, détermineront l’avenir non seulement de nations assiégées comme la Syrie et l’Iraq, mais aussi des pays voisins qui accueillent des millions de réfugiés.
Les États-Unis se sont engagés à venir en aide aux réfugiés et aux personnes déplacées. L’année dernière, nous avons fourni une assistance humanitaire d’un montant de 6 milliards de dollars aux organisations qui soutiennent les personnes vulnérables dans le monde, et nous avons relocalisé près de 70 000 réfugiés sous les auspices du HCR. Nous sommes fiers de ces contributions, même si nous savons que les victimes de ces crises ont besoin de davantage. Elles ont besoin que l’on mette fin à ces conflits, que leurs droits soient protégés et que des efforts soient déployés pour mettre un terme aux souffrances et à l’exil. En attendant, chacun peut faire davantage pour combler le fossé béant entre l’aide disponible et les besoins croissants – en faisant des dons, en recommandant de maintenir les frontières ouvertes et en offrant un refuge à ceux qui sont dans la nécessité. Des gens comme vous et moi en dépendent.