L’Amérique et la France se tiennent l’une à côté de l’autre

Discours de l’Ambassadeur Jane D. Hartley,

Célébration de la 240ème Fête de l’Indépendance américaine

Paris, le 27 juin 2016

 

Bonsoir et bienvenue. Je suis ravie de vous recevoir ce soir.

 

C’est un plaisir et un honneur, pour mon amie l’Ambassadeur Crystal Nix-Hines et moi-même de vous accueillir à l’occasion de cette célébration annuelle du 4 juillet, anniversaire de l’Indépendance des Etats-Unis.

Merci tout spécialement à nos généreux sponsors qui ont rendu possible cette soirée magique et qui ont contribué à faire de mon petit « pied-à-terre » au coeur de Paris un endroit si splendide.

Cette année encore, la formidable équipe Disney a préparé un spectacle son et lumière tout à fait éblouissant que vous pourrez découvrir tout à l’heure.

Et notre invitée spéciale sera ce soir l’extraordinaire et rayonnante Carole King.  Elle est, à l’image de l’une de ses propres chansons,  « En Quelque Sorte Merveilleuse ».  Sa musique a représenté pour beaucoup d’entre nous la bande son de nos vies depuis la fin des années cinquante jusqu’à aujourd’hui.  Carole King est vraiment un trésor national, et nous sommes terriblement fiers de la partager avec la France ce soir.

Et, à propos de trésor national, je suis particulièrement heureuse de vous annoncer que nous avons à titre temporaire en exposition à la Résidence un exemplaire de la première édition, datant de 1781, des documents ayant servi de projet à la Constitution des Etats-Unis, que, j’espère, vous aurez le temps d’aller examiner au cours de la soirée.

Nous célébrons donc ce soir cette date historique qui a ouvert la voie à la rédaction de notre Constitution : la signature de la Déclaration d’Indépendance il y a 240 ans, en 1776. D’ailleurs, parmi les Pères fondateurs et signataires de ce document capital, plusieurs ont représenté notre jeune nation ici-même, en France. C’est avec humilité et honneur que je place mes pas dans les leurs.

Thomas Jefferson, notamment, qui fit partie des rédacteurs de la Déclaration d’Indépendance, fut le  représentant des Etats-Unis auprès du Royaume de France de 1785 à 1789. A mes yeux, les mots les plus importants et les plus intemporels dans la Déclaration d’Indépendance rédigée par Thomas Jefferson sont :  » Tous les hommes sont créés égaux. »  C’est pour ce même principe que la France s’est battue durant sa propre Révolution.

De façon appropriée, Jefferson se trouvait à Paris le 14 juillet 1789, et fut témoin des événements de cette journée et de la prise de la Bastille. Les buts qui étaient ceux de la Guerre d’Indépendance américaine et de la Révolution française il y a deux siècles — la vie, la liberté et la recherche du bonheur d’un côté, liberté, égalité, fraternité de l’autre — sont toujours les buts que de nos deux nations ont en commun. Et les défis auxquels nous faisons face aujourd’hui ne sont en aucun cas moindres que ceux auxquels faisaient face les hommes qui ont écrit ces mots.

Au cours de l’année écoulée depuis notre dernière fête du 4 juillet, nos valeurs communes de liberté et d’égalité ont été attaquées. Notre détermination a été mise à l’épreuve, mais elle n’a pas été vaincue.

Les attentats barbares du 13 novembre à Paris et au Stade de France ont révolté le monde civilisé, mais nous ont aussi rapprochés. Comme l’a dit le Président Obama à propos de cette terrible nuit : « La France est notre plus ancienne alliée. Les Français ont été solidaires avec les États-Unis à de nombreuses reprises. Et nous voulons faire clairement savoir que nous sommes solidaires dans leur combat contre le terrorisme et l’extrémisme. »

Barack Obama, notre 44ème Président, faisait écho aux sentiments éprouvés par George Washington, notre premier Président, qui considérait la France comme le « point d’ancrage [de l’Amérique] et son amitié comme un objectif premier. » Plus de deux siècles plus tard, l’alliance entre les Etats-Unis et la France est toujours si importante et si étroite que certains diraient qu’elle l’est même plus que jamais.

Le 12 juin, il y a seulement deux semaines, cette amitié a été à nouveau démontrée lorsque le peuple et le gouvernement français ont, ensemble, offert leur solidarité et leur soutien aux Etats-Unis après l’atroce acte de terreur et de haine commis à Orlando. J’ai été personnellement émue par le fait que tant de nos amis français, en particulier le Président de la République, François Hollande et le Premier Ministre, Manuel Valls, soient venus à l’Ambassade pour signer le registre de condoléances et exprimer leur sympathie.

Et alors même que nos deux pays ont été mis à l’épreuve, nous avons également montré notre détermination. Le Président Obama et le Président Hollande — et nos deux gouvernements, à tous les niveaux — continuent de travailler main dans la main pour lutter contre le fléau du terrorisme et pour promouvoir la paix, l’égalité et la tolérance dans le monde entier.

Il y a quelques semaines, le 6 juin, j’étais à Port-en-Bessin à l’occasion des cérémonies commémorant l’anniversaire du Débarquement de Normandie et le début de la libération de la France et de l’Europe. J’ai rencontré des vétérans, qui se souvenaient avoir combattu aux côtés des Alliés comme s’ils défendaient leur propre famille, leur propre pays, leur propre liberté, leur propre mode de vie — et effectivement c’est ce qu’ils faisaient ! Je suis intimement convaincue du fait qu’ensemble, maintenant comme alors, les forces de la lumière et de la liberté l’emporteront sur les forces de l’obscurité et de la destruction.

En août dernier, une tentative d’attentat contre un train Thalys en route vers Paris a pu être déjouée grâce à l’intervention courageuse d’un certain nombre de passagers, parmi lesquels le Franco-Américain Mark Moogalian, qui nous fait l’honneur d’être parmi nous ce soir, le Britannique Chris Norman, ainsi que trois jeunes Américains.  Ces jeunes hommes, tous amis depuis l’école primaire, étaient en vacances en Europe. En remerciement de leur acte héroïque, le Président Hollande les a décorés de la Légion d’Honneur. Il leur a dit ces mots : « Face au mal qui s’appelle le terrorisme, il y a un bien, celui de l’humanité. C’est celui que vous incarnez. »

Je suis particulièrement émue que ces trois héros du Thalys — Spencer Stone, Alek Skarlatos et Anthony Sadler — soient parmi nous ce soir. Confrontés à quelques mètres seulement à la violence et au terrorisme, c’est un simple mais courageux « Allons-y » qui a servi chez eux de catalyseur et les a propulsés ce jour-là dans l’action. Comme je l’ai dit à l’époque, ils sont la fierté de l’Amérique, et je sais combien ils sont émus d’être de retour à Paris, où ils ont été si chaleureusement accueillis et ont reçu tant de marques d’affection par le gouvernement et le peuple français.

Si l’année qui vient de s’écouler a été marquée par tant de tragédies, elle a aussi vu de grandes réussites et des raisons d’espérer. Un peu plus de deux semaines après les attentats du 13 novembre, la France réunissait à Paris les nations du monde entier pour remporter une victoire historique dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le Président Obama ne s’y est pas trompé lorsqu’il a qualifié cette réunion d’ « acte de défiance qui prouve que rien ne nous empêchera de construire l’avenir que nous voulons pour nos enfants. »  Et il a ajouté que c’était une occasion de « montrer au monde ce que nous pouvons accomplir lorsque nous nous rassemblons, unis par un effort et un objectif communs. »

De par le monde, la France et les Etats-Unis travaillent côte à côte, unis par un effort et un objectif communs, pour la cause de la paix et de la justice : en Syrie, en Irak et en Ukraine. Nos courageux membres des forces armées, hommes et femmes, font reculer Daech. Et les Etats-Unis sont fiers de soutenir la France dans son combat contre le terrorisme en Afrique. Au moment où nous sommes rassemblés dans un esprit de fête, souvenons-nous du sacrifice des hommes et des femmes qui portent l’uniforme et des diplomates qui, dans le monde entier, travaillent avec acharnement pour la paix et la liberté. Car comme nous le savons tous, et comme je l’ai dit en Normandie au cours des cérémonies commémorant le Débarquement, la liberté a un prix.

C’est pourquoi en ce jour qui compte tant pour mon pays, je veux dire à tous mes amis français : Vous avez été à nos côtés lors de la naissance de notre nation, lorsque nous étions trop faibles pour survivre seuls. Nous avons été à vos côtés au cours des deux guerres mondiales, lorsque vous étiez assiégés et en difficulté. Et aujourd’hui, en 2016, l’Amérique et la France se tiennent l’une à côté de l’autre, fortes et unies par leurs valeurs et par l’amitié, convaincues que tout le monde devrait jouir de la vie, de la liberté et de la recherche du bonheur, fermes contre les ennemis de la liberté, de l’égalité, et de la fraternité, déterminées aujourd’hui comme hier.

A ceux qui auraient la stupidité de croire que nous pourrions faillir dans la défense de la liberté, je dis simplement et avec fierté :

Nous ne faillirons pas.

Nous resterons unis.

Et nous l’emporterons, avec confiance et espoir dans l’avenir.

Vive la France et que Dieu bénisse l’Amérique.

Joyeux 4 juillet à tous !

[Pause]

 

Et ce soir, comme je vous l’annonçais plus tôt, une surprise nous attend ! J’ai l’immense plaisir d’accueillir sur scène la légende vivante Carole King.

Depuis qu’elle a écrit son premier tube « Will You Love Me Tomorrow » à l’âge de 17 ans, Carole King

est devenue une des plus grandes chanteuses-compositeures-interprètes de sa génération. Ses chansons ont été interprétées par plus de mille artistes, parmi lesquels Aretha Franklin, les Beatles, James Taylor, The Shirells, The Chiffons, The Drifters, et les Everley Brothers.

Avec des tubes inoubliables tels que “You Make me Feel like a Natural Woman”, “I Feel the Earth Move”, “You’ve Got a Friend”, “The Locomotion”, et beaucoup d’autres, les chansons de Carole accompagnent littéralement tous les instants de nos vies depuis 50 ans. Son album “Tapestry” s’est vendu à plus de 25 millions d’exemplaires et s’est placé en tête des ventes dans la catégorie artistes féminines pendant plus de 25 ans. En tout, elle a composé plus de 100 tubes.

Carole a reçu une multitude de prix et de récompenses – beaucoup trop pour pouvoir les mentionner tous – mais elle a surtout été récemment distinguée par le Président Obama et le Secrétaire d’Etat John Kerry au cours de la cérémonie des Prix 2015 du Kennedy Center.

Sans plus attendre, c’est donc avec un immense plaisir que je vous demande d’accueillir la grande, l’unique Carole King !