Discours de l’Ambassadeur McCourt à la réception de l’Indépendance des Etats-Unis d’Amérique

Discours de l’Ambassadeur McCourt à la réception du 243ème anniversaire de l’Indépendance des Etats-Unis d’Amérique

27 Juin, 2019, résidence de l’Ambassadeur

Bonsoir à toutes et à tous, soyez les bienvenus !

Je suis ravie de vous voir si nombreux pour fêter avec nous l’anniversaire de l’Indépendance des États-Unis d’Amérique. Cette année, nous célébrons un autre, grand et bel anniversaire, et c’est pourquoi pour commencer, je vais vous lire quelques lignes d’une histoire américaine que l’on raconte à nos enfants, et qui s’appelle « Goodnight Moon » :

“In the great green room
There was a telephone
And a red balloon
And a picture of –
The cow jumping over the moon
And there were three little bears sitting on chairs
And two little kittens
And a pair of mittens
And a little toy house
And a young mouse
And a comb and a brush and a bowl full of mush
And a quiet old lady who was whispering “hush”
Goodnight room
Goodnight moon
Goodnight cow jumping over the moon”

 

Quand nous vivons un grand évènement, un évènement historique même, nous nous souvenons tous exactement de l’endroit où nous étions, et avec qui.

Il va sans dire que les premiers pas de l’être humain sur la Lune font partie de ces évènements qui resteront gravés dans la mémoire de ceux qui ont eu l’immense émotion, et la chance inouïe, d’y assister en direct.

Je sais, ça ne nous rajeunit pas, mais c’est comme ça ! J’étais très jeune cet été-là. J’étais dans un summer camp de 300 filles, dans l’État du Maine, assise devant la seule télévision qu’il y avait pour tout le monde, et bien entendu, il n’était pas question de rater ça.

Alors tout le monde est venu, et mangeait du popcorn – quand on ne retenait pas son souffle ! Hush ! Aux États-Unis, tous les enfants et tous les parents ont imaginé le « Man on the Moon », notre « Jean de la Lune », à nous. On a toujours cherché son visage, on a toujours parlé de la vache qui saute par-dessus la Lune. Et bien ce soir-là, c’était vrai. Ce soir-là, c’est littéralement un des plus grands rêves de l’humanité que nos trois astronautes de la mission Apollo 11 réalisaient. Ce soir-là, « On a marché sur la Lune ! » Et ce soir-là, le Man on the Moon avait un vrai visage.

Depuis, je suis devenue adulte, j’ai eu mes propres enfants, et j’ai adoré leur lire l’histoire « Goodnight Moon ». Et à chaque fois qu’on arrivait à la page où on lisait tout haut « Goodnight Moon », c’est comme si on disait bonsoir à un ami. Et là, c’était moi, the quiet old lady whispering « hush » !

Pendant longtemps, c’est resté une idée, un peu floue, un peu farfelue. Et puis certains y ont cru. Alors on s’en est donné les moyens, et un jour, on l’a fait. C’est ça, pour moi, le rêve américain.

Ne pas avoir peur de viser haut – et là c’était vraiment très haut –, travailler dur, essayer, rater parfois, mais persévérer, jusqu’à y arriver.

Le rêve américain, c’est l’optimisme ! Si on peut envoyer des gens sur la Lune, on peut tout faire ! On fait des paris, et on fait tout pour les gagner. C’est ce que j’ai fait toute ma vie, d’ailleurs. J’ai passé ma vie à entreprendre, à investir, à développer. Je l’ai fait avec de grandes entreprises, avec l’art, avec les vignes, avec les start-ups, et avec mes quatre garçons – mes meilleures start-ups, évidemment.

Il faut être optimiste, Il faut avoir confiance en l’avenir, pour vivre son rêve américain. Parce qu’il nous apporte beaucoup, à nous, en tant que personnes, bien sûr, mais il nous apporte aussi beaucoup, à nous, en tant que civilisation. La conquête de l’espace a amené des progrès qui ont changé nos vies. Les nouvelles technologies dans les domaines de la recherche spatiale et de l’ingénierie aéronautique, bien sûr. Mais aussi des répercussions plus discrètes, que nous utilisons tous les jours, sans nous en rendre compte :

L’énergie solaire,
Les puces électroniques,
Les absorbeurs de chocs antisismiques,
Les thermomètres à infrarouges,
L’équipement des pompiers,
La mousse à mémoire de forme,
Les aspirateurs sans fil,
Les GPS,
Et bien sûr, nos téléphones portables… Comme quoi… ça vaut la peine de rêver un peu !

Le Président Trump a demandé à la NASA d’envoyer de nouveaux astronautes américains au pôle Sud de la Lune en 2024. Alors la NASA a très justement choisi d’appeler la mission Artemis, du nom de la sœur jumelle d’Apollon. Et elle comportera également son lot d’innovations. Sur le matériel évidemment, mais aussi dans l’équipage, puisque nous enverrons la première femme sur la Lune ; et sur le projet, puisque nous visons l’établissement d’une présence humaine durable sur la surface de la Lune à l’horizon 2028, avec en ligne de mire un autre pas de géant : Mars !

La NASA ne travaillera pas seule.

Elle compte déjà plus de 6 000 accords internationaux, en partenariat avec plus de 120 pays, dont une vaste majorité conclue avec des pays européens.

Je remercie d’ailleurs les musées, institutions et entreprises qui nous ont prêté tous les fabuleux objets en exposition dans les salons de la Résidence, dont des pierres de Lune.

L’Agence Spatiale Européenne et le CNES sont des partenaires majeurs de la NASA.

J’ai eu la chance d’assister au succès de la mission MarsInsight, ici à la Cité des Sciences, en novembre dernier. Le rover Curiosity, en opération sur Mars depuis 2012, est équipé de la ChemCam du CNES, en 2020, la nouvelle mission sur Mars emportera sept appareils, dont la SuperCam du CNES.

Je ne vais pas vous faire la liste de tous les projets en cours entre la NASA et ses partenaires français et européens, parce que nous serons encore là demain ! Mais ce dont on peut être sûr, c’est qu’ils n’ont pas l’intention de s’arrêter là !

Une illustration de plus de notre relation bilatérale, qui célèbre nos valeurs communes de démocratie et de liberté. Des valeurs que nous venons de célébrer, le 6 juin dernier, pendant les commémorations du débarquement de 1944, au cours duquel tant de nos enfants ont donné leur vie sur le sol français. Ce n’est pas sans rappeler non plus tous les enfants de France qui ont donné la leur sur le sol américain, il y a plus de deux-cents ans.

Comme je disais l’année dernière à cette même occasion, quand les États-Unis étaient une start-up, la France a été notre premier investisseur. C’est quelque chose que je ne prendrai jamais à la légère.

Madame et Messieurs les Ministres, Ambassadeurs, Parlementaires, Procureurs, Madame la Maire du 8e arrondissement, Monsieur le Chancelier de l’Institut de France, Mesdames et Messieurs les Officiers généraux et représentants des cultes, chers astronautes, chers amis,

C’est pour tout cela que nos deux pays travaillent toujours ensemble, pour protéger ces valeurs, pour que nous soyons libres, libres d’explorer de nouveaux horizons, comme celui de la Lune, et au-delà. Alors levons nos verres à notre amitié, celle d’aujourd’hui, et celle de demain. Et comme je dis toujours : plus je bois à votre santé, plus je ruine la mienne !

Vive la France,
God bless America,
and goodnight Moon!

Version du discours préparé.