Afro-Americains

Le musée National de l'Histoire et de la Culture afro-américaine (NMAAHC) à Washington à ouvert en septembre 2016 (© Photo IIP flkr)
Le musée National de l'Histoire et de la Culture afro-américaine (NMAAHC) à Washington à ouvert en septembre 2016 (© Photo IIP flkr)

De 1609 à 1808, une population importante d’Africains, venant généralement d’Afrique de l’Ouest, fut amenée de force sur le continent américain, afin de constituer une main d’oeuvre gratuite pour les colons. L’importation d’esclaves, proscrite à partir de 1808, continua néanmoins dans les grandes plantations des Etats du Sud.

Le 1er janvier 1863, le Président Lincoln abolit l’esclavage dans les Etats sécessionnistes. Enfin en 1865, avec le passage du 13ème Amendement à la Constitution, l’esclavage est définitivement hors la loi dans tout le pays. Les 14ème et 15ème amendements garantissent respectivement l’égalité de tous les citoyens devant la justice et le droit de vote. Malgré ces mesures, la ségrégation envers la population noire américaine s’amplifie, particulièrement dans le Sud. Des milliers de Noirs américains émigrent vers le Nord. Les lynchages et les persécutions du Ku Klux Klan se multiplient. Dans tout le pays, les Noirs sont regroupés dans des ghettos où ils vivent dans de très mauvaises conditions. En 1910, l’espérance de vie d’un homme noir est de 35 ans contre 50 ans pour un homme blanc. La crise de 1929 ne fait qu’accroître ces inégalités en précipitant la communauté noire dans le chômage et la précarité. Les démonstrations de protestation et de révoltes se multipliant, le Président Roosevelt met en place en 1941, une commission spéciale garantissant des méthodes de recrutement plus justes.

Après la seconde guerre mondiale, où plus d’un million de Noirs américains ont combattu pour les Etats-Unis, les mentalités ont évolué. La communauté afro-américaine est de plus en plus présente dans la culture du pays avec l’essor du rock et des comédies musicales par exemple. Même si le niveau de vie reste très inférieur à celui de la population blanche, de plus en plus de noirs américains accèdent à des postes de responsabilité.

Dans les années 50 et 60, la communauté américaine, conduite par le pasteur Martin Luther King Jr, demande l’égalité des droits civiques en utilisant les boycotts, les marches et la non-violence. En mars 1963, lors de la marche vers Washington, des milliers de personnes, de toutes origines, se réunissent pour ces idées. Martin Luther King y prononce son fameux discours devant le Lincoln Memorial. Le Civil Rights Act, ainsi que d’autres lois consécutives détermineront un cadre juridique à ces revendications dans le cadre du travail, du vote, l’éducation, le logement…

Toutes ces luttes verront naître également des mouvements (Nation of Islam, Black Panthers) se détournant des idées de Martin Luther King et prônant l’auto-défense, la suprématie de la race noire et la violence.

Aujourd’hui les Afro-américains représentent 12.7 % de la population américaine. La classe moyenne constitue une part importante de cette communauté : en 1996, plus de 44% des noirs-américains exercent un travail qualifié, 23% des 18-24 ans étudient dans une université. Cependant le revenu moyen reste inférieur à celui des Blancs et le problème des ghettos reste d’actualité.

La question des droits civiques est revenue au premier plan avec la mise en place du système d' »Affirmative Action » qui prévoit des « quotas  » garantissant un minimum de personnes issues des minorités, que ce soit dans le monde du travail, au sein des universités ou en politique.