Femmes, droit de vote

1851–1920. Le mouvement des suffragettes est au départ un mouvement anti-esclavagiste, avec Elizabeth Cady Stanton (à droite) et Susan B. Anthony pour chefs de file. (©AP image)
1851–1920. Le mouvement des suffragettes est au départ un mouvement anti-esclavagiste, avec Elizabeth Cady Stanton (à droite) et Susan B. Anthony pour chefs de file. (©AP image)

Dès 1647, Margaret Brend avait réclamé une place et une voix dans l’Assemblée de Maryland. Sa demande fut rejetée malgré l’appui du gouverneur. De 1691 à 1780, les femmes propriétaires avaient le droit de vote dans le Massachusetts. Après la Révolution, ce droit fut permis aux femmes du New Jersey, jusqu’en 1807, lorsque la législation limita le vote aux américains Blancs et de sexe masculin.

Dans les années 1830 et 1840, les femmes s’organisent. Des ouvrages comme « Woman in the Nineteenth Century » de Margaret Fuller en 1845 ont un certain retentissement. Les 19 et 20 juillet 1848, à la convention de Seneca Falls, un groupe de femmes adopte une déclaration de principes inspirée de la Déclaration d’Indépendance américaine. Elle est signée par 68 femmes et 32 hommes.

Le texte réclame l’égalité des sexes dans le domaine de l’instruction mais aussi le droit aux femmes d’enseigner, de représenter un culte… Enfin, cette convention historique voit la naissance d’une fondation féminine pour le droit de vote.

Le mouvement s’amplifie pour aboutir à une convention nationale en 1850 à Worcester dans le Massachusetts. A partir de 1852, les deux leaders des mouvements d’émancipation des femmes, Susan B.Anthony et Elisabeth Cady Stanton, réunissent leurs bataillons.

Après la Guerre de Sécession, le mouvement se radicalise. En 1869, les femmes qui réclament un nouvel amendement à la Constitution américaine en faveur du vote des femmes, se rassemblent au sein de l’Association Nationale pour le Vote des Femmes (National Women Suffrage Association). A la même époque, est créée l’Association pour le Vote des femmes américaines (American Women Suffrage Association) qui mise sur une réforme de la Constitution des Etats.

En 1890, les deux courants se fondent en un mouvement appelé « National American Woman Suffrage Association ».
Petit à petit, le vote des femmes est accepté par les constitutions de plusieurs Etats. Le Wyoming est le premier Etat à aller dans ce sens. Mais le véritable enjeu est d’obtenir le droit de vote au niveau national. Une première tentative, appelée l’amendement Anthony, est rejetée par le Sénat en 1887. Une deuxième tentative en 1914 reste sans résultats, malgré une pétition de plus de 500000 noms.

Il faut attendre la fin de la Première Guerre Mondiale pour que le combat en faveur du XIXème Amendement de la Constitution, pour lequel le Président des Etats-Unis, Woodrow Wilson, a annoncé son soutien, aboutisse.  Il est enfin voté, par 304 voix contre 89, le 21 mai 1919, par la Chambre des Représentants, puis le 4 juin 1919, par 56 voix contre 25, par le Sénat.

Le texte du XIXème Amendement est le suivant : « Le droit de vote des citoyens des États-Unis ne pourra être dénié ou restreint en raison du sexe par les États-Unis ni l’un quelconque des États. Le Congrès aura le pouvoir de donner effet au présent article par une législation appropriée. »

Lorsque le Tennessee devient le 36e État à le ratifier, le 18 août 1920, l’amendement a passé le dernier obstacle à l’obtention de l’accord des trois quarts des États. Il entre donc officiellement en vigueur le 26 août 1920, changeant à jamais le visage de l’électorat américain.  Il est célébré chaque année à l’occasion de la Journée de l’égalité des femmes ou Women’s Equality Day, le 26 août.