
C’est à la Nouvelle Orléans, à l’époque ville symbole du “melting pot”, que le jazz voit le jour au début du 20ème siècle. Le développement du commerce du coton et du café attire les immigrants. La ville est à la fois cruelle et exubérante, toutes les occasions sont bonnes pour faire de la musique.
Qu’il s’agisse de la complainte des travailleurs noirs (blues), du chant des fidèles dans les églises (spirituals), des marches militaires, des folklores divers, tout se rencontre et se mélange pour donner naissance au jazz. Cette musique retentit bientôt dans les rues de la ville, dans les parcs, les bals, les mariages, les enterrements, les “boîtes”.
Bien qu’un peu brutale et cuivrée, on y trouve déjà la fameuse trilogie – trompette, trombone et clarinette. La basse à cordes et une batterie complète viendront s’ajouter plus tard, ainsi que le piano, le banjo ou la guitare. C’est à la Nouvelle- Orléans que Louis Armstrong, Jerry Roll Morton, Joe “King” Oliver, Sidney Bechet, entre autres, font leurs premiers pas (adolescent, Sidney Bechet, va jouer de la clarinette avec les Noirs de la ville basse ; placé en maison de correction à l’âge de 13 ans, Louis Armstrong en profite pour apprendre le cornet).
On assiste alors au début d’une épopée musicale dont personne ne prévoyait l’ampleur et qui allait marquer le 20ème siècle. A partir de 1917, la vie à la Nouvelle Orléans change, on peut parler d’une sorte de déclin pour la ville. Progressivement, le jazz s’intalle à Chicago. C’est là que King Oliver (devenu célèbre pour ses prestations sur les river-boats navigant sur le Mississippi) enregistre ses meilleurs morceaux de jazz “Nouvelle Orléans” première manière, alors pratiquée par de nombreux orchestres.
De jeunes Blancs ayant écouté la musique des Noirs commencent à acquérir une solide réputation, pour ne citer que Bud Freeman, Mezz Mezzrow, Jimmy et Tommy Dorsey, Glenn Miller, Benny Goodman. L’un des mérites du jazz est de restaurer le goût de l’improvisation, néanmoins il va commencer à s’écrire et à s’orchester sérieusement après avoir répondu à l’appel de New York et de Harlem dans les années 1920.
Cette évolution géographique et musicale marque l’entrée dans l’ère du middle-jazz (la période classique). La chanson américaine sert alors de tremplin et les grands orchestres s’imposent.
En avril, chaque année depuis 2002, au musée national de l’histoire américaine, la Smithsonian Institution organise des programmes dédiés au jazz appelé JAM – Jazz Appreciation Month. (site en anglais)