
Fils d’un pionnier, Abraham Lincoln (surnommé Abe) perd sa mère à l’âge de 10 ans et grandit au Kentucky et dans l’Indiana, “une région peuplée d’ours et de nombreuses espèces d’animaux sauvages vivant en liberté dans les bois”, dira-t-il plus tard. Autodidacte, il est avide de tout apprendre et il acquiert l’essentiel de ses connaissances par la lecture, tout en exercant de nombreux métiers tels que celui d’employé de ferme, de matelot, de magasinier et de postier avant de s’engager dans la milice pour combattre la tribu indienne de Black Hawk.
Grâce à ses efforts constants, il peut faire des études de droit et réussit l’examen du barreau en 1836. Dès 1837, il exerce la profession d’avocat à Springfield dans l’Illinois, mais il est fort attiré par la politique (il a déjà été élu à la législature de l’Etat, en 1834, où il siègera jusqu’en 1840). Devenant un avocat de renom, il se forge simultanément une stature de politicien. Très grand, vigoureux, il impressionne par son port de tête noble et il convainc par son discours raisonné.
Elu au Congrès fédéral en 1846, il commence à avancer ses idées anti-esclavagistes ; dès lors, son influence ne cesse de s’accroître, il se fait connaître du public, ce qui le conduit à se porter candidat à la présidence pour le parti républicain, en 1860. Les élections du 6 novembre en font le 16ème président des Etats- Unis. D’emblée, les Etats du Sud décident de faire sécession, la guerre civile est déclarée quelques jours après la cérémonie d’investiture qui a lieu, le 4 mars 1861, à Washington.
Abraham Lincoln prend de nombreuses décisions dès sa première première année de présidence, il signe le Homestead Act — qui accorde à chaque individu la propriété d’une terre vierge qu’il s’engage à occuper et à mettre en valeur pendant 5 ans ; il décide d’un impôt sur le revenu pour financer la guerre de Sécession, et surtout, il s’attelle à la rédaction de sa Proclamation de l’Emancipation (qui stipule qu’à partir du 1er janvier 1863, “toute personne tenue en esclavage dans un Etat ou une partie d’Etat, dont les citoyens sont en rébellion contre les Etats-Unis, sera déclarée libre à jamais”). Bien que déterminé dans sa décision d’abolir l’esclavage, il se montrera toujours prudent à ce propos, comme le montre sa réplique à Horace Greeley, en août 1862 : “Mon objectif essentiel est de sauver l’Union, non de sauver ou de détruire l’esclavage. Je ferai moins quand agir me paraîtra inutile à la cause que je sers, je ferai plus quand je croirai l’aider…)

Le président Lincoln ne manque aucune opportunité de rappeler au monde que la guerre civile va bien audelà de la question de l’esclavage ; il le dira d’ailleurs avec beaucoup d’émotion lors de l’inauguration du cimetière militaire de Gettysburg (lieu de la victoire nordiste, en juillet 1863) : “That we here highly resolve that these dead shall not have died in vain – that this nation, under God, shall have a new birth of freedom – and that this government of the people, by the people, for the people, shall not perish from the earth.”
Réélu en 1864, alors que la guerre touche à sa fin, Abraham Lincoln n’aura pas le temps de mettre en oeuvre son plan de reconstruction de l’Union, il est assassiné par l’acteur John Wilkes Booth, (sympathisant à la cause des Confédérés) alors qu’il assiste à une représentation au théâtre Ford à Washington.
Figure emblématique de l’Histoire des Etats-Unis, Abraham Lincoln fut guidé, tout au long de sa vie, par les principes désormais gravés sur un mur de son mémorial à Washington : “Sans haine contre personne ; avec de la charité envers tous; avec une ferme confiance dans la justice, dans la mesure que Dieu nous permet de reconnaître la justice, laissons-nous finir le travail que nous avons commencé ; panser les blessures de la nation ; s’occuper de celui qui a lutté dans la bataille, et de sa veuve, et de son orphelin, pour faire tout notre possible pour réaliser et aimer une paix juste et durable…”