Extraits des propos de John Kerry lors de l’ouverture du Sommet mondial de l’entrepreneuriat (GES) 2016

Salle Memorial de l’université Stanford,
Stanford, Californie,

Le 23 juin 2016

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J’aimerais souligner une chose qui me tient à cœur en inaugurant ce GES, à savoir qu’il existe un rapport extrêmement étroit entre ce que vous, entrepreneurs et investisseurs, faites et mes fonctions de secrétaire d’État et celles du président des États-Unis en matière de politique étrangère.

Dans le monde actuel, il existe un rapport étroit entre la création de débouchés économiques et le potentiel de stabilité politique ou de paix, entre la prospérité et la paix, entre la politique économique et la politique étrangère, dont je soutiens depuis longtemps qu’elles sont les deux faces de la même pièce. La politique économique est de la politique étrangère et la politique étrangère est de la politique économique, surtout dans l’espace mondialisé dans lequel nous vivons aujourd’hui.

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Le fait est que nous avons besoin que vous utilisiez votre sens des affaires, votre ambition, vos rêves, vos désirs pour trouver des manières créatives de former une génération d’enfants à la croissance rapide, d’améliorer les moyens de transport, de fournir mieux et plus efficacement des soins à tous, de générer des services médicaux à portée de tous, de construire les infrastructures permettant de développer les économies et de créer une prospérité partagée à l’échelle mondiale.

Nous avons besoin que vous fondiez vos entreprises avec deux schémas à l’esprit : créer de nouveaux produits, bien sûr, et réussir, évidemment, générer des bénéfices, aider la collectivité, c’est certain, mais aussi vous attaquer aux énormes défis mondiaux que nous devons affronter. En fin de compte, je voudrais juste ramener à quelques-uns tous les problèmes qui se présentent pour que vous puissiez y penser dans le cadre de vos réunions des prochains jours et dans la perspective de votre départ, de ce que vous allez faire après, de ce que vous allez en retirer, de votre décision de poursuivre votre rêve. J’aimerais que vous pensiez à ces grandes questions qui sont liées entre elles.

La première est l’extrémisme violent et l’émergence d’acteurs radicaux qui ne sont pas des États et n’ont aucun programme sinon exploiter les frustrations, faire preuve de bigoterie et attiser les conflits. La dimension du problème se ressent désormais en tout point du monde et l’attaque terroriste et homophobe d’Orlando, en Floride, il y a tout juste deux semaines, vient le rappeler.

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Notre deuxième défi, dont l’urgence croît littéralement tous les jours, est la préservation de la santé de notre planète face au changement climatique et aux autres dangers environnementaux. La semaine dernière, je me suis rendu en Arctique où j’ai pu constater par moi-même ce que cela signifiait en vrai. Certes, je me documente sur le sujet depuis des années et j’essaie activement de mener une action contre le changement climatique depuis mon arrivée au Sénat en 1985. Mais je peux vous assurer que le voir de près et de visu fait comprendre le cours des événements d’une manière spectaculaire qu’aucun livre ni aucun dossier ne vous donnera jamais.

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Le troisième défi auquel notre génération est confrontée est lié aux deux autres. Il consiste à accroître la capacité de gouvernance à travers le monde pour que, partout, les dirigeants combattent la corruption afin de gagner la confiance des citoyens, d’inviter à l’unité et d’inspirer une vision. Quiconque est dans les affaires, au niveau local ou international, se trouve quotidiennement aux prises avec ce problème de diverses manières et, pour les entrepreneurs, la mauvaise gouvernance est ce qui sépare la possibilité de monter une structure et de s’en sortir de l’impossibilité de créer quelque chose un jour.

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Voilà les défis qui nous attendent, mes amis, et vous voilà, vous, pour deux jours d’immersion et de de stimulation totales durant lesquels vous allez entendre nos appels communs à l’action. Voilà les domaines dans lesquels nous pouvons et devons être partenaires. Et voilà, entre autres, les raisons pour lesquelles le gouvernement Obama a fait de votre soutien, le soutien aux entrepreneurs, une des principales priorités de sa diplomatie et de sa politique étrangère.

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Rien de tout cela n’est le fait d’un pays en particulier ni de la seule action des gouvernements. C’est ce qui arrive lorsque les peuples ont foi en leurs valeurs, en leurs compétences, lorsqu’ils respectent les droits et la dignité les uns des autres et lorsqu’ils croient en la possibilité du progrès en dépit de tous les obstacles qui se dressent sur leur route.

Il ne s’agit pas d’une formule compliquée ; en fait, elle se présente comme une excellente définition de l’esprit dont les entrepreneurs font preuve au quotidien.

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Vous comprenez au plus profond de votre être ce que voulait dire le grand Mohamed Ali par ces mots : « Impossible n’est qu’un grand mot lancé par de petits hommes qui se contentent de vivre dans le monde qu’ils ont reçu au lieu d’explorer le pouvoir dont ils disposent pour le changer. » Impossible n’est pas un fait. (Aplaudissements.) Impossible n’est pas un fait. C’est une opinion. Impossible n’est pas une déclaration. C’est un défi.

Le Sommet mondial de l’entrepreneuriat, c’est une histoire de défi. C’est connaître le pouvoir dont vous disposez pour changer le monde – avant d’agir dans ce sens. C’est mener la planète vers un avenir de prospérité, de paix et de progrès. Et je suis impatient de me joindre à vous tous pour réaliser ensemble cette vision dans les années qui viennent.