Le Consulat Général des États-Unis à Marseille est une des plus anciennes missions consulaires des États-Unis. Le premier représentant des États-Unis à Marseille, le citoyen français Étienne Cathalan, Consul honoraire, a ouvert les premiers locaux consulaires rue Sainte, tout près de l’emplacement actuel du Consulat. Pendant plus de deux siècles, le personnel du poste était en charge de l’ensemble des questions internationales – commerce, tourisme et transport maritime notamment – dont beaucoup sont liées à l’importance du port de Marseille dans le monde.
C’est peu avant la Seconde Guerre mondiale que le Consulat de Marseille connut son pic d’activité, en raison de l’afflux massif de réfugié·es de toute l’Europe, fuyant ;es persécutions nazie. Des dizaines de milliers (les chiffres exacts ne sont pas connus) d’entre eux se sont rendus au Consulat pour demander l’asile aux États-Unis. C’est dans ce contexte que le Consulat a été contraint de déménager ses opérations de visas dans la banlieue proche, dans des locaux plus spacieux. Le Consulat se trouve aujourd’hui place Varian Fry, en hommage à un citoyen américain habitant Marseille qui a sauvé des centaines de réfugié·es des chambres à gaz, entre 1940 et 1941. Beaucoup d’Européens célèbres, dont Hannah Arendt, Max Ernst, Marc Chagall, André Breton, Heinrich Mann et le lauréat du prix Nobel Otto Meyerhof, vivaient alors à Marseille. Fry, intellectuel discret, parfois appelé « l’Oskar Schindler américain », organisa l’hébergement et la délivrance de visas de sortie et de transit et de visas pour les États-Unis.
Malgré les plaintes de Fry à l’encontre du Consulat, le vice-consul Hiram Bingham lui apporta son aide et contribua à sauver de nombreuses personnes. Entre 1940 et 1941, à l’encontre de la politique américaine officielle de l’époque, il délivra visas et faux passeports aux réfugié·es, les aida dans leur fuite et les hébergea parfois dans sa propre maison.
Depuis la découverte posthume de ses activités humanitaires, entre 1980 et 1990, Bingham a été décoré par les Nations Unies et, en Juin 2002, a été honoré par l’American Foreign Service Association par un prix spécial pour « dissidence constructive ». En mai 2006, il fut mis à l’honneur par le Service postal des États-Unis par un timbre commémoratif. En Octobre 2000, la place située en face du Consulat a été nommée place Varian Fry en reconnaissance de son héroïsme. Varian Fry a également été le premier Américain à avoir été honoré en tant que Juste parmi les Nations par Yad Vashem.