C’est sans doute la plus connue des répliques de la Statue de la Liberté se trouvant à Paris. D’une hauteur de 11,50 mètres, elle est bien plus petite que la statue new-yorkaise (46,50 mètres).
Dès 1884 – soit deux ans avant l’inauguration, le 28 octobre 1886, de celle se trouvant dans le port de New York – le Comité des Américains de Paris lança une souscription afin d’en offrir une reproduction à la France à l’occasion du centenaire de la Révolution. La réalisation, en bronze, à partir du modèle en plâtre de Bartholdi aujourd’hui conservé au Musée des Arts et Métiers, fut effectuée par la Fonderie Thiébaut Frères.
L’Ambassadeur des États-Unis à qui la statue new-yorkaise avait été présentée en 1884, Levi Parson Morton, achevant sa mission en mai 1885, une réplique en plâtre d’une hauteur de 11,50 mètres fut dévoilée en sa présence, place des États-Unis, quelques jours avant son départ. Mais, peu adaptée aux intempéries, cette copie retourna aux ateliers assez rapidement.
En 1887, la statue en bronze fut achevée. La place des États-Unis se révéla cependant trop étroite pour l’accueillir. En juin 1889, à l’occasion de l’Exposition universelle de Paris et du centenaire de la Révolution française, la statue fut donc acheminée Île aux Cygnes, où le Président de la République, Sadi Carnot, l’inaugura le 4 juillet 1889.
Orientée à l’origine vers l’est et vers la Tour Eiffel, afin d’éviter au président Carnot d’avoir à inaugurer la statue en bateau et de dévoiler une statue tournant le dos à l’Elysée, elle tournait le dos aux États-Unis, ce que regrettait Bartholdi. Elle fut finalement redirigée vers l’ouest et vers New York lors de l’Exposition universelle de 1937.
Sur la tablette qu’elle tient dans la main gauche figure l’inscription « IV Juillet 1776 = XIV Juillet 1789 », dates respectives des révolutions américaine et française.
En 1998, elle fut envoyée pour un an à Tokyo lors de l’année de la France au Japon. Elle a retrouvé sa place sur l’Île aux Cygnes en septembre 1999.