LA GASTRONOMIE À L’HÔTEL DE TALLEYRAND
Attenante à cette antichambre, on trouve une petite pièce de buffet ou de garde-manger, destinée à faciliter le service du temps de l’utilisation de cette pièce en tant que salle à manger au 18ème siècle. Les peintures en arabesques qui rehaussent les volets et le plafond datent des transformations effectuées au 19ème siècle par la famille Rothschild.
Au temps de Talleyrand, la cuisine était le royaume de la star culinaire d’alors, Antonin Carême, surnommé « le roi des chefs et le chef des rois ». Il réalisa le gâteau de mariage de Napoléon, et fut l’auteur de plusieurs livres de recettes ainsi que d’une encyclopédie de l’art de la cuisine française. Talleyrand louait les services de Carême pour créer de somptueux dîners destinés à impressionner ses hôtes les plus prestigieux dans sa résidence parisienne et à son Château de Valençay. Carême accompagna même Talleyrand au Congrès de Vienne. Pour décrire cette alliance entre gastronomie et négociation, on a ainsi parlé de véritable « diplomatie culinaire ».
Carême travailla également pour Betty et James-Mayer de Rothschild, pour qui il créa des dîners particulièrement élégants et sophistiqués.
Incidemment, immédiatement après la Seconde Guerre mondiale, alors que Paul Child, un diplomate américain en poste à Paris, travaillait pour le Plan Marshall depuis ce bâtiment, sa femme, Julia Child, cultivait sa passion pour la cuisine française. Elle devint par la suite une célèbre chef cuisinière et initia des millions de lecteurs et de téléspectateurs américains à l’art de la gastronomie française.