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LA SALLE D’AUDIENCE
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LA SALLE D’AUDIENCE

Du temps du comte de Saint-Florentin, cette pièce était utilisée pour les audiences publiques, par opposition aux audiences privées qui se tenaient dans le grand cabinet. Cette fonction imposait donc une décoration solennelle et majestueuse.

Cette pièce a également servi de cadre à de nombreux épisodes clés de la carrière de Talleyrand, et était donc la pièce d’apparat la plus emblématique des salons de réception destinés aux hôtes d’un certain rang. Un des hauts faits les plus emblématiques de la carrière de Talleyrand fut le rôle qu’il joua dans le retour des Bourbon sur le trône de France et dans les négociations des conditions de la paix en Europe suite à la défaite de Napoléon, à travers le Traité de Fontainebleau, puis le Traité de Paris, et enfin le Congrès de Vienne. Ces succès politiques, au cours desquels Talleyrand joua un rôle central, prirent en grande partie la forme d’entretiens et de négociations individuelles, dont un grand nombre se déroulèrent dans cette pièce.

Enfin, de 1948 à 1950, c’est ici que se trouvait le bureau de l’Ambassadeur W. Averell Harriman. Pour l’aménager, ainsi que l’ensemble des bureaux du siège de l’administration américaine du Programme de Rétablissement Européen (“Plan Marshall”) se trouvant dans ce bâtiment, les meubles furent prêtés par le Mobilier national français.

Les bordures et ornements du trumeau de cheminée et de son vis-à-vis ont été sculptés par François-Joseph Duret. Au nombre de ces ornements figurent les superbes aigles aux ailes déployées, une allusion aux armes du comte de Saint-Florentin. L’aigle étant l’un des emblèmes des États-Unis d’Amérique, peut-être faut-il voir dans sa présence en ces lieux le signe d’une destinée qui appelait le gouvernement américain à être un jour le garant de ces décors. Les ornements de la corniche, ainsi que les chambranles des portes, sont l’œuvre de Denis Coulonjon.

Au 18ème siècle, de part et d’autre de la porte centrale, se trouvaient deux tapisseries des Gobelins, données par Louis XV en cadeau au comte de Saint-Florentin. Elles représentaient « L’Enlèvement de Proserpine », d’après un carton de Joseph-Marie Vien, et « L’Enlèvement d’Europe », d’après un carton de Jean-Baptiste Pierre. Elles avaient été réalisées à partir des mêmes cartons que ceux utilisés pour une commande de Madame du Barry pour le pavillon de Louveciennes. Les deux tapisseries qui se trouvaient ici ont été vendues en 1838 et se trouvent actuellement en collection privée à l’étranger.

Pour remplacer les tapisseries manquantes, un tissu vert lumineux a été installé lors de la campagne de restauration. Il a été réalisé par la Manufacture Prelle dans ses ateliers de Lyon. Les glands, galons et frange en passementerie sont le fruit du travail de Declerq Passementiers.

Les trois dessus-de-porte en plâtre présentent des médaillons en bas-reliefs représentant trois grands ministres de la monarchie française : Sully, Louvois et Colbert. Il s’agit d’ajouts postérieurs à la construction.

La cheminée est un superbe exemple de marbre griotte d’Italie. Elle est d’origine et a été sculptée, comme toutes les cheminées du grand appartement côté rue de Rivoli, dans un marbre provenant du dépôt des marbres du roi, preuve des avantages accordés au comte de Saint-Florentin de par sa proximité avec Louis XV. Les bronzes qui l’ornaient à l’origine ont en revanche disparu.

La console située entre les deux fenêtres côté rue Saint-Florentin est d’époque Transition (Louis XV – Louis XVI). La pendule de cheminée est d’époque Louis XV et représente une allégorie de la géométrie.