L’alliance entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Europe perdurera

President Barack Obama and Polish Prime Minister Donald Tusk make remarks during a press conference at the Chancellery Building in Warsaw, Poland, May 28, 2011. (Official White House Photo by Lawrence Jackson)

Le moment que nous traversons est probablement le plus important qu’a connu notre alliance transatlantique depuis la fin de la guerre froide.

Suite aux attaques terroristes inspirées ou dirigées par Daech, des innocents ont été massacrés dans les pays de l’OTAN, à Orlando à Paris, à Bruxelles ou à Istanbul. Des conflits en Afrique, en Syrie ou en Afghanistan ont généré des vagues de migrants qui cherchent refuge en Europe. L’attaque de la Russie contre l’Ukraine menace notre vision d’une Europe unie et libre où règne la paix. Le vote du Royaume-Uni de quitter l’UE soulève d’importantes questions concernant le futur de l’intégration européenne.

J’arrive à Varsovie pour participer à des réunions avec des dirigeants de l’OTAN et de l’UE et je pense que nos pays doivent faire preuve de volonté politique et prendre des engagements concrets pour faire face à ces défis urgents. Je pense que cela n’est possible, que si nous faisons front et agissons comme des alliés et des partenaires véritables.

Aussi difficile que cela puisse être, je suis certain que le Royaume-Uni et l’UE parviendront à se mettre d’accord pour construire une relation nouvelle en toute harmonie et que nos pays resteront focalisés sur notre stabilité financière et la croissance de l’économie mondiale. Même si la relation entre le Royaume-Uni et l’UE va changer, il est bon de se souvenir de ce qui ne va pas changer.

La relation particulière qui existe entre les États-Unis et le Royaume-Uni perdurera. Je n’ai aucun doute sur le fait que le Royaume-Uni restera l’un des membres les plus forts de l’OTAN et continuera d’être une nation qui apporte sa pleine contribution à notre sécurité commune et fait partie des principaux acteurs des missions de l’Alliance. Face aux menaces qui pèsent actuellement sur l’Europe, je suis convaincu que le Royaume-Uni continuera d’être l’un des principaux contributeurs à la sécurité européenne.

De même, l’UE continuera d’être un partenaire indispensable des États-Unis. L’UE et les États-Unis entretiennent la plus grande relation de commerce et d’investissement au monde. Notre coopération sera donc essentielle pour stimuler la croissance mondiale et réduire les inégalités, via des investissements publics permettant à la mondialisation de fournir des opportunités à tous, pas seulement à ceux qui se trouvent au sommet de l’échelle. L’Europe restera un pilier des relations qu’entretiennent les États-Unis avec le monde.

De plus, malgré l’incertitude générée par le Brexit, notre prospérité commune continuera à reposer sur la base très solide que constitue l’OTAN. La perspective de devenir membre de l’UE comme de l’OTAN continue en effet d’être une force motrice des réformes menées au sein des nations qui cherchent à mieux s’intégrer à l’Europe. Et depuis notre dernier sommet au Pays de Galles il y a deux ans, nous avons fait plus pour le renforcement de notre défense commune que jamais depuis la guerre froide.

À Varsovie, nous devons réaffirmer notre détermination (notre devoir d’après l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord) de défendre tous les alliés de l’OTAN. Nous devons soutenir la défense de nos alliés en Europe centrale et en Europe de l’Est, renforcer notre pouvoir de dissuasion et augmenter notre résistance aux nouvelles menaces, cyberattaques comprises. Nous devons développer la coopération entre l’OTAN et l’UE en matière de sécurité et intensifier le soutien apporté à l’Ukraine dans la défense de sa souveraineté et de l’intégrité de son territoire. Et même si nos nations restent ouvertes à une relation plus constructive avec la Russie, nous devons nous mettre d’accord sur le fait que les sanctions imposées à la Russie doivent rester en place jusqu’à ce que Moscou respecte pleinement ses obligations définies par les accords de Minsk.

Au-delà des frontières de l’OTAN, notre alliance doit faire plus pour la sécurité mondiale, en particulier sur le flanc sud de l’Europe. L’OTAN doit intensifier son engagement dans la campagne de destruction de Daech et prendre des mesures supplémentaires pour aider l’UE à faire disparaître les réseaux criminels exploitant les migrants désespérés qui traversent la Méditerranée et la mer Égée.

La décision que j’ai prise cette semaine de maintenir en grande partie la présence des troupes américaines en Afghanistan doit encourager plus d’alliés et de partenaires à affirmer leur engagement à participer à la mission de l’OTAN visant à entraîner les forces afghanes.

Enfin, au vu de la variété des défis auxquels nous faisons face, il est essentiel que les membres de l’OTAN continuent à investir plus dans notre défense commune. Après de nombreuses années, l’OTAN a finalement endigué la baisse généralisée des dépenses en matière de défense. Pour la première fois depuis presque dix ans, il est prévu que les dépenses en matière de défense au sein de l’alliance augmentent. Nous devons poursuivre sur cette lancée.

Depuis près de 70 ans, notre alliance transatlantique fonctionne parce que nous reconnaissons le fait que, même lorsque le monde change et que les menaces évoluent, nos nations sont plus sûres lorsque nous restons unis. Et nous sommes plus que des alliés militaires. Nous sommes unis par notre engagement constant pour des valeurs que nous partageons : la démocratie, le pluralisme et des sociétés solidaires renforcées par notre riche diversité d’origines et de croyances.

Les choses vont continuer à être difficiles. Mais, si nous avons appris une chose ces sept dernières décennies, c’est bien le fait que nous l’emporterons si nous restons unis, forts et fidèles à nos valeurs démocratiques. J’ai la conviction que ce sera le cas.