DAVIS, Miles (1926-1991)

Le trompettiste Miles Davis en 1987 (AP Photo/Ton Pouw)
Le trompettiste Miles Davis en 1987 (AP Photo/Ton Pouw)

Compositeur et trompettiste, né à Alton (Illinois), mort à Santa Monica (Californie)
Miles Davis fait deux séjours en France. Le premier, en mai 1949, lorsqu’il est invité dans le cadre du Festival international de Jazz de Paris, Salle Pleyel. Miles Davis a 22 ans, et il se plaît beaucoup à Paris, où il rencontre l’élite intellectuelle et artistique de l’époque : Jean-Paul Sartre, Pablo Picasso, Boris Vian et surtout Juliette Gréco. Il fréquente les clubs de Saint-Germain-des-Prés, comme Le Tabou, 33 rue Dauphine (6e). « C’était mon premier voyage à l’étranger et il a changé à jamais ma vision des choses. J’adorais être à Paris, j’adorais la façon dont on me traitait. Je ne m’étais jamais senti aussi bien de toute ma vie. C’était la liberté d’être en France et d’être traité comme un être humain, comme quelqu’un d’important. Jusqu’à l’orchestre et la musique, qui sonnaient mieux là-bas », se souvient-il dans son autobiographie. » Il rentre à New York à la fin mai. Sept ans plus tard, en 1956, Miles Davis effectue une tournée en Europe avec les musiciens du « Birdland All Stars » Lester Young et Bud Powell. Il fait la connaissance d’un pianiste français, René Urtreger. L’année suivante, il est de retour à Paris. En compagnie de musiciens recrutés sur place – René Urtreger au piano, Barney Wilen au saxophone, Pierre Michelot à la contrebasse, et l’Américain Kenny Clarke à la batterie – il enregistre au Studio parisien, en l’espace d’une nuit, celle du 4 au 5 décembre 1957, la musique du film de Louis Malle Ascenseur Pour l’Echafaud, improvisant la musique devant un écran projetant des scènes du film en boucle. Il revient en France à plusieurs reprises durant le reste de sa carrière, notamment dans le sud, et y obtient plusieurs distinctions, dont la médaille de la Ville de Paris en 1989 et la Légion d’honneur en 1991. « J’ai une histoire d’amour avec Paris depuis 1949, et c’est tout », dira-t-il à un journaliste du Monde trois mois avant sa mort en 1991.