GUGGENHEIM, Peggy (1898-1979)

Peggy Guggenheim pose dans sa galerie d'Art à New York en 1942 (AP Photo/Tom Fitzsimmons)
Peggy Guggenheim pose dans sa galerie d'Art à New York en 1942 (AP Photo/Tom Fitzsimmons)

Mécène et galeriste, née à Brooklyn (New York ), morte à Venise (Italie)
Peggy Guggenheim est la fille de l’homme d’affaires new-yorkais Benjamin Guggenheim, mort dans le naufrage du Titanic, et la nièce de Solomon R. Guggenheim, créateur de la Fondation Solomon R. Guggenheim. En 1920, elle choisit de s’installer en France et achète un appartement à Paris, avenue Reille (14e), et une luxueuse villa à Pramousquier près du Lavandou, sur la Côte d’Azur. Elle se lie avec de nombreux artistes de l’avant-garde, dont beaucoup gravitent autour du quartier de Montparnasse : Constantin Brancusi, Man Ray, qui la photographie, et surtout Marcel Duchamp, qui deviendra un ami proche et qui la conseillera pour la constitution de sa collection d’art. Elle fréquente aussi le Salon littéraire de Natalie Clifford Barney, 20 rue Jacob (6e), et fait la connaissance de Djuna Barnes, qu’elle aidera au moment de l’écriture de son roman, Nightwood. En janvier 1938, elle ouvre une galerie d’art moderne à Londres où sont exposés pour la première fois des dessins de Jean Cocteau. Elle commence à constituer sa collection d’œuvres d’art, achetant essentiellement des œuvres abstraites ainsi que d’artistes surréalistes. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, elle souhaite mettre sa collection à l’abri. Elle propose au Musée du Louvre de la conserver, mais celui-ci refuse, jugeant les œuvres trop modernes. Finalement, la collection est entreposée dans une grange, sous des bottes de foin, à Saint-Gérand-le-Puy, près de Vichy, dans un château loué par une amie, puis, jusqu’à son retour aux États-Unis au printemps 1941, c’est le Musée de Grenoble qui va conserver et sauver la collection. Usant du prestige de son nom et de sa nationalité américaine, elle sauve un grand nombre d’artistes pour lesquels elle a obtenu de faux papiers et a financé le passage aux États-Unis, apportant son aide au comité d’urgence dirigé à Marseille par le journaliste américain Varian Fry. En 1941, la guerre la contraint à fuir l’Europe. Toute sa vie, elle restera une amatrice d’art enthousiaste et une mécène éclairée, et son nom sera étroitement lié à la création artistique du 20e siècle.