BARNEY, Natalie Clifford (1876-1972)

Portrait de Nathalie Barney

Écrivaine, née à Dayton (Ohio), morte à Paris (France)

Natalie Clifford Barney vit en France dès l’âge de 10 ans avec sa mère et sa sœur et étudie à l’École « Les Ruches », un internat situé à Avon près de Fontainebleau. Devenue adulte, elle parle français couramment et sans accent, et écrira la plupart de ses ouvrages en français. Elle publie un premier recueil de poèmes en 1900, Quelques portraits, sonnets de femmes. En 1902, elle hérite d’une grosse fortune qui lui permet de louer une maison à Neuilly-sur-Seine. Mais surtout, en 1909, elle s’installe au 20 rue Jacob (6e), dans un pavillon entouré d’un jardin au fond duquel se trouve un petit temple à colonnes doriques qu’elle baptise Temple de l’Amitié et qui sera, pendant près de 60 ans, le cadre de ses célèbres « vendredis » : héritière des Salons des Lumières, elle y reçoit, de 16 h 30 à 20 heures, les intellectuels, artistes et écrivains de son temps. Son Salon devient un lieu d’échange à vocation internationale, favorisant les rencontres intellectuelles franco-américaines. S’y pressent Pierre Louÿs, Paul Claudel, Colette, Paul Valéry, André Gide, Anatole France, Max Jacob, Louis Aragon, Jean Cocteau, et tous les écrivains et artistes américains de la « Génération Perdue ». En 1927, Natalie Clifford Barney crée l’Académie des Femmes en réponse à la prestigieuse Académie française, qui n’admettait comme membres que des hommes. Son Salon contribue à revivifier un monde littéraire et artistique féminin et à donner un écho à la cause féministe. Exilée quelque temps en Italie durant la Seconde Guerre mondiale, elle revient, après la guerre, à Paris où elle rouvre son salon littéraire et reçoit des auteurs comme Truman Capote et Marguerite Yourcenar. Elle publie ses mémoires, Souvenirs Indiscrets en 1960, puis Traits et Portraits en 1963. Elle meurt le 2 février 1972 à Paris et est enterrée au cimetière de Passy (16e).