Au 18ème siècle, cette pièce servait de transition entre le grand cabinet et la grande chambre à coucher et était utilisée comme espace accueillant les conversations privées. La porte entre cette pièce et la pièce contiguë, côté cour d’honneur, appelée aujourd’hui antichambre Marshall, a été ajoutée au 19ème siècle. Elle a remplacé une niche semi-circulaire décorée d’un troisième trumeau de glace et abritant un sofa.
Les quatre étroits panneaux de lambris sculptés à motifs de figures de femmes et d’ornements arabesques datent du 18ème siècle. Ils ont été achetés et disposés ici par la famille Rothschild vers 1875. Ils proviennent, ainsi que ceux disposés dans l’antichambre Harriman, du salon carré du Pavillon de Louveciennes, dans les Yvelines, construit initialement pour Madame du Barry, favorite de Louis XV. Ils ont été exécutés vers 1771 par Jean-Baptiste Feuillet et Joseph Métivier, deux des plus importants sculpteurs ornementalistes français de la seconde moitié du 18ème siècle, sur des dessins de l’architecte Claude-Nicolas Ledoux. Ils sont considérés comme des pièces d’art décoratif parmi les plus importantes produites par tout le 18ème siècle français.
Les exquises boiseries des trumeaux de glace sont l’œuvre de l’artiste François-Joseph Duret. Les deux bas-reliefs situés au-dessus des portes d’enfilade sont également du 18ème siècle. Le troisième, au-dessus de la porte communiquant avec l’antichambre Marshall, a été réalisé au 19ème siècle, lorsque cette porte a remplacé la niche semi-circulaire.

La cheminée est en marbre vert campan. La pendule de cheminée est comparable à celle qui figure dans l’inventaire de 1777, établi lors du décès du comte de Saint-Florentin, et qui mentionne une pendule placée sur des livres avec une figurine représentant Uranie, déesse grecque de l’astronomie.
Lors de la toute dernière campagne de restauration, les lambris ont retrouvé leur couleur grise d’origine, toutes les traces des transformations réalisées au 19ème siècle sur les dorures d’origines ont été éliminées, et les panneaux et sculptures en bois entièrement restaurés.
Le tissu des rideaux, de satin blanc-cassé broché à fleurs, corbeilles et bouquets, a été recréé d’après l’inventaire de 1777. Il a été réalisé selon la méthode traditionnelle par Tassinari & Chatel dans leurs ateliers de Lyon.