- 1812-1838 – Hôtel de Talleyrand
- 1838-1950 – Hôtel de Rothschild
- Depuis 1950 – Propriété du gouvernement des États-Unis d’Amérique

1838-1950 – Hôtel de Rothschild
En 1838, le baron James-Mayer de Rothschild acheta la demeure à la nièce de Talleyrand, la duchesse de Dino, qui venait d’en hériter. Le célèbre empire bancaire Rothschild prêtait des capitaux à la royauté et aux gouvernements en temps de guerre et de crise en Europe. En tant que chef de la branche française de la société, James-Mayer et ses descendants recevaient la meilleure
société dans cette demeure et dans leurs autres propriétés en France. En 1857, James-Mayer de Rothschild offrit le 2 rue Saint-Florentin à son fils, Alphonse-James de Rothschild. En 1906, Edouard-Alphonse de Rothschild, le fils de celui-ci, en hérita à son tour, et y vécut jusqu’à ce que l’occupation de la France par l’armée allemande le contraigne à quitter Paris. L’Hôtel de Talleyrand demeura ainsi la propriété de la famille Rothschild pendant plus de cent ans et trois générations. Au cours de cette longue période, d’importants travaux de construction et de décoration furent entrepris, avec en particulier l’agrandissement de la partie centrale de la demeure, de 1868 à 1871, sous la direction de l’architecte Léon Ohnet (1813-1874).
Durant la Seconde Guerre mondiale, l’hôtel particulier fut tout d’abord réquisitionné par le Ministère de la Marine du gouvernement de Vichy. Puis, sous l’Occupation nazie, il abrita le quartier général de la Marine de guerre allemande (« Kriegsmarine »). Une passerelle fut alors installée au-dessus de la rue Saint-Florentin pour faciliter le passage entre l’hôtel particulier et le bâtiment principal du Ministère de la Marine.
Au cours de la Libération de Paris, c’est dans l’Hôtel de Talleyrand que, le 25 août 1944, les troupes du général Leclerc capturèrent l’état-major de la Marine allemande. Des impacts de balles, témoins des combats intenses dans le 1er arrondissement, sont encore visibles sur le mur à l’arrière du bâtiment, rue de Mondovi. Après la Libération, la demeure fut utilisée par la vice-présidence du Conseil, et abrita donc brièvement les bureaux de Maurice Thorez.