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Place des États-Unis
Lieux de mémoire américains à Paris
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Monument La Fayette Washington – Monument aux volontaires américains de juin 2014

La Place des États-Unis fut aménagée grâce à la destruction des anciens réservoirs de Passy. Les travaux débutent en 1858 pour s’achever en 1866. La place nouvellement créée reçoit à l’origine le nom de Place de Bitche, en l’honneur de la ville de Bitche, en Moselle, qui avait vaillamment résisté à l’invasion prussienne pendant la guerre de 1870.

Siège de l’Ambassade des États-Unis de 1881 à 1885

En 1881, le nouvel Ambassadeur des Etats-Unis en France, Levi Parsons Morton (1824 – 1920), établit sa résidence, ainsi que le siège de la Légation américaine, Place de Bitche, jugeant les locaux du 95, rue de Chaillot inadaptés.

Cependant, le nom de la petite ville mosellane suscitait gêne et ridicule chez les compatriotes de l’Ambassadeur Morton. Même au Département d’Etat, l’en-tête du papier à lettre de la Légation choquait. Il devenait urgent de trouver une solution. L’Ambassadeur Morton en référa donc au Préfet de Paris, la Place de Bitche fut transférée dans le 19e arrondissement, et la place où se trouvait la Légation américaine fut rebaptisée Place des États-Unis.

La résidence de l’Ambassadeur et les locaux de la Légation américaine se trouvèrent au no 3 de la Place des États-Unis de 1881 à 1883 (la grande Dame des lettres américaine Edith Wharton allait résider dans le même immeuble quelques années plus tard, entre 1907 à 1910), puis au no 6 de 1884 à 1886 (l’Ambassadeur Robert MacClane succéda à l’Ambassadeur Morton en 1885).

Du 14 mars au 28 juin 1919, le Président des États-Unis, Woodrow Wilson, séjourna en l’Hôtel de Bischoffsheim, au no 11, afin de participer aux travaux de la Conférence de la Paix de Paris.

Statue de la Liberté (1885)

Deux ans avant son inauguration dans le port de New York, le 28 octobre 1886, le Comité des Américains de Paris lança une souscription afin d’offrir une reproduction de la Statue de la Liberté à la France à l’occasion du centenaire de la Révolution française.

L’Ambassadeur des États-Unis à qui la statue new-yorkaise avait été présentée en 1884, Levi Morton, achevant sa mission en mai 1885, une réplique en plâtre d’une hauteur de 11,50 mètres fut dévoilée quelques jours avant son départ, devant la Légation américaine, Place des États-Unis. Mais, peu adaptée aux intempéries, cette copie fut rapidement retirée.

En 1887, la statue en bronze fut achevée. Malheureusement, la Place des États-Unis se révéla trop étroite pour accueillir une statue de telles proportions. C’est donc Île aux Cygnes qu’elle fut acheminée et inaugurée, le 4 juillet 1889, par le Président de la République, Sadi Carnot, et qu’elle se trouve toujours aujourd’hui.

Monument à La Fayette et Washington

A l’extrémité ouest de la Place des États-Unis se dresse le monument érigé en l’honneur du général et futur premier Président des États-Unis, George Washington, et de Gilbert du Motier, marquis de La Fayette, camarades d’armes au cours de la Guerre d’indépendance américaine. Les deux hommes étaient si proches et leur amitié si sincère que le marquis nomma son fils Georges Washington de Lafayette.

C’est le célèbre éditeur américain Joseph Pulitzer, qui, impressionné par le travail accompli par le sculpteur français Frédéric Auguste Bartholdi dans l’exécution de la Statue de la Liberté (1886), lui confia en 1887 la réalisation d’une autre statue, emblématique de l’amitié franco-américaine.

Bartholdi conçut ce groupe en bronze, représentant Washington et La Fayette sur un socle de marbre, vêtus d’uniformes militaires, se serrant la main, de part et d’autre des drapeaux français et américain. Le piédestal en marbre est l’oeuvre de l’architecte français Jean-Camille Formigé (1845-1926). Il porte l’inscription:

“LAFAYETTE ET WASHINGTON
HOMMAGE A LA FRANCE
EN RECONNAISSANCE
DE SON GENEREUX CONCOURS
DANS LA LUTTE DU PEUPLE DES ÉTATS-UNIS
POUR L’INDEPENDANCE ET LA LIBERTE”

Achevée en 1890, la statue fut exposée au Salon des Champs-Elysées de 1892, et plus tard la même année à la Columbian Exposition de Chicago. Pulitzer offrit la sculpture en bronze à la Ville de Paris, qui l’accepta. Le 2 décembre 1895, le groupe figuratif fut dévoilé Place des États-Unis, en présence de plusieurs personnalités politiques et diplomatiques, de Bartholdi lui-même, ainsi que d’un membre de la famille La Fayette.

Quelques années plus tard, Charles Broadway Rouss, un homme d’affaires new-yorkais, commenda une réplique exacte de la statue de Bartholdi, et en fit don à la Ville de New York. Inauguré le 19 avril 1900, le groupe s’élève dans le Lafayette Park, dans le quartier de Morningside Heights à Manhattan.

Monument aux Volontaires américains 

A l’extrémité est de la Place des États-Unis se dresse le monument honorant la mémoire des Volontaires américains engagés dans l’armée française entre 1914 et 1918. Il fut inauguré par le Président du Conseil, Raymond Poincaré, le 4 juillet 1923.

Dès le 30 mai 1916, une cérémonie en l’honneur des Américains morts pour la France au cours du premier conflit mondial avait eu lieu Place des États-Unis. En effet, même si l’entrée en guerre des États-Unis ne date que du 6 avril 1917, de nombreux Américains, soldats et aviateurs, s’étaient engagés volontairement aux côtés de la France dès les premiers jours des hostilités.

Le 21 janvier 1917, une soirée d’hommage aux Volontaires américains fut organisée à la Comédie-Française. Lors de cette soirée, une souscription publique fut ouverte pour le financement de la construction d’un monument.

Celui-ci se compose d’un socle contre lequel se trouve un groupe sculpté en pierre représentant une victoire ailée en haut-relief, devant laquelle un poilu français et un soldat américain se rejoignent en se serrant les deux mains.

Ce socle est surmonté d’une statue en bronze d’un soldat américain, oeuvre du sculpteur français Jean Boucher. Pour cette statue, Boucher s’est inspiré des traits du poète américain Alan Seeger (1888-1916), engagé dans la Légion étrangère dès l’été 1914, et mort au combat dans la Somme, à 28 ans, le 4 juillet 1916, jour de la Fête d’indépendance des États-Unis d’Amérique. Boucher a travaillé d’après une photographie d’Alan Seeger.

À l’arrière du monument figurent les noms des soldats américains engagés volontaires et morts pour la France, dont celui d’Alan Seeger. De chaque côté du socle ont été gravés des extraits du poème «Ode à la mémoire des Volontaires américains tombés en France», composé par Alan Seeger peu de temps avant sa mort en 1916 : « Ils ne poursuivaient pas de récompenses vaines, ils ne désiraient rien que d’être sans remords, frères des soldats bleus, à l’honneur à la peine et de vivre leur vie et de mourir leur mort. » et « Salut frères, adieu grands morts, deux fois merci. Double à jamais est votre gloire d’être morts pour la France et d’être morts aussi pour l’honneur de notre mémoire. »

Square Thomas-Jefferson 

Le centre de la Place des États-Unis forme un square, aménagé en jardin public. Il a été créé en 1881 pour sceller l’amitié entre la France et les Etats-Unis, et nommé en l’honneur de celui qui fut Ambassadeur des États-Unis en France de 1785 à 1789, et troisième Président des États-Unis.

Le square abrite plusieurs lieux de mémoire :

Monument à Horace Wells

Le buste en pierre du dentiste américain Horace Wells (1815-1848), pionnier de l’anesthésie, est l’oeuvre du sculpteur français René Bertrand-Boutée. Il fut inauguré le 27 mars 1910, lors de sa dixième session de la Fédération dentaire internationale. Sur la face droite, l’artiste a sculpté le visage du médecin, physiologiste et homme politique français Paul Bert.

Monument à Myron T. Herrick

Le buste en bronze de l’Ambassadeur des États-Unis Myron Timothy Herrick (1854-1929) est l’oeuvre du sculpteur français Léon-Ernest Drivier. Il fut inauguré le 12 février 1937.

Plaque en Mémoire des Victimes des Attentats du 11 Septembre 2001

Le jeune chêne rouge d’Amérique fut planté à cet emplacement en mémoire des victimes des attentats du 11 septembre 2001.