Entretien avec Michael Ortiz, coordinateur adjoint pour contrer l’extrémisme violent au bureau du contre-terrorisme et de la lutte contre l’extrémisme violent au département d’État
Description: Le département d’État des États-Unis et l’USAID ont annoncé une nouvelle stratégie conjointe de lutte contre l’extrémisme violent, qui propose une feuille de route pour mobiliser les outils à la disposition de l’Amérique en matière de diplomatie et de développement pour lutter contre ce fléau.
En effet, les extrémistes violent poursuivent leurs efforts de recrutement, de radicalisation et de mobilisation, surtout auprès des jeunes, pour commettre des actes terroristes. Non seulement ces efforts intensifient les menaces qui pèsent sur les États-Unis et nos partenaires, mais ils sapent également nos mesures de prévention et de résolution des conflits, de promotion des droits de l’homme et de l’État de droit et d’accroissement de la prospérité.
Pour en savoir plus sur cette nouvelle stratégie en anglais : goo.gl/GbhneS.
EXTRAIT du point de presse — MARK TONER : C’est un grand plaisir pour moi d’annoncer aujourd’hui le lancement de la toute première stratégie conjointe USAID-département d’État de prévention de l’extrémisme violent et de lutte contre celui-ci, qui poursuivra les efforts lancés lors du Sommet de la Maison-Blanche, en février 2015. Cette stratégie constitue une feuille de route dotée de cinq objectifs stratégiques visant à faire face au défi de la radicalisation de la violence et du recrutement de terroristes.
LE DÉLÉGUÉ DU SECRÉTAIRE D’ÉTAT ADJOINT WHELAN :Vous venez d’entendre Mark Toner, porte-parole adjoint du département d’État des États-Unis, qui annonçait le lancement d’une stratégie conjointe département d’État-USAID de lutte contre l’extrémisme violent. Cette nouvelle stratégie propose donc une feuille de route visant à mobiliser les outils que possède l’Amérique en matière de diplomatie et de développement pour lutter contre la radicalisation et la violence. J’ai le plaisir de recevoir aujourd’hui le coordinateur adjoint de ce nouveau bureau, Michael Ortiz.
LE DÉLÉGUÉ DU SECRÉTAIRE D’ÉTAT ADJOINT WHELAN : Michael, bonjour, et merci d’être avec nous aujourd’hui. Si j’ai bien compris, vous débutez au département d’État ; pourriez-vous nous expliquer votre parcours antérieur et votre rôle au département d’État ?
ORTIZ : Bien sûr. Ces sept dernières années, j’ai travaillé à la Maison-Blanche et ces deux dernières, j’ai été conseiller politique en chef auprès de l’ambassadrice Susan Rice au Bureau du conseiller en matière de sécurité nationale sur toute une série de questions politiques dont le contre-terrorisme et la lutte contre l’extrémisme violent.
LE DÉLÉGUÉ DU SECRÉTAIRE D’ÉTAT ADJOINT WHELAN : Comme nous l’avons dit au cours de ce podcast, c’est un travail énorme qui est en cours depuis un certain temps, et l’on vient d’annoncer cette nouvelle stratégie entre le département d’État et l’USAID. Qu’y a-t-il de nouveau dans cette stratégie ?
ORTIZ : La lutte contre l’extrémisme violent fait, depuis de nombreuses années, l’objet d’études poussées en vue d’essayer de comprendre comment faire face à ce problème. Cette stratégie coordonne le tout. Conçue par le département d’État, en étroite collaboration avec l’USAID, elle couvre plusieurs grands domaines, tels que la recherche, la prévention, les mesures d’intervention et la réintégration. Elle englobe l’ensemble du spectre de la lutte contre l’extrémisme violent. En matière de recherche, nous allons faire la lumière sur les moteurs du fléau, sur ce qui pousse les gens à se tourner vers la violence, et trouver des méthodes permettant de l’éviter. Enfin, nous allons mettre au point les mesures d’intervention qui, le cas échéant, seraient nécessaires. Bien entendu, comme nous l’avons vu avec le problème des combattants étrangers, de temps à autre, des gens partiront en Syrie, en Irak et dans d’autres pays pour y commettre des actes violents, et nous œuvrerons à leur réintégration et à leur réinsertion dans la société. Nous allons travailler d’arrache-pied au cours des douze prochains mois pour mettre en œuvre cette stratégie.
LE DÉLÉGUÉ DU SECRÉTAIRE D’ÉTAT ADJOINT WHELAN : On l’a vu ces derniers mois, la propagation du terrorisme et de l’extrémisme violent pose de gros problèmes pour la sécurité nationale des États-Unis. Les sous-secrétaires Sarah Sewall et Rick Stengel nous ont déjà parlé de leur rôle au sein de la lutte contre l’extrémisme violent (CVE). Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots la mission de ce nouveau bureau et quels sont, selon vous, les principaux défis qui se posent à lui ?
ORTIZ : Comme vous le savez, en février, le président a organisé une conférence sur la CVE qui a rassemblé 60 pays, des dirigeants de la société civile, des chefs religieux et le monde des affaires pour vraiment tenter d’étudier le problème de la lutte contre l’extrémisme violent. Et au cours des douze derniers mois plusieurs sommets se sont tenus de par le monde sur ce sujet. Cette année, il nous tient donc vraiment à cœur de mettre en œuvre cet ordre du jour. Et donc, au département d’État, sous la direction du secrétaire John Kerry, nous avons créé un bureau qui servira de moyeu à l’ensemble des politiques de CVE de notre département. Nous travaillerons en étroite collaboration avec l’interinstitution, l’USAID, le département de la Sécurité intérieure et bien d’autres organes.
LE DÉLÉGUÉ DU SECRÉTAIRE D’ÉTAT ADJOINT WHELAN : Vous l’avez dit, en février 2015, le président Obama a tenu le Sommet de la Maison-Blanche sur la lutte contre l’extrémisme violent. Quels ont été certains des résultats concrets de ce sommet et de quoi partez-vous dans votre bureau ?
ORTIZ : Le sommet du mois de février a produit plusieurs réalisations, telles que le Réseau des villes fortes, qui rassemble la société civile, des maires et d’autres dirigeants infranationaux. Récemment, j’ai participé au sommet inaugural d’Antalya, en Turquie, groupe extraordinaire s’il en est parce qu’il met en relation des dirigeants municipaux du monde entier. On y voit ainsi des maires belges établir des liens avec des maires américains. Je les ai vus entrer directement en relation pour échanger bonnes pratiques et expériences et tenter de comprendre comment résoudre certains de ces problèmes au sein de leurs propres communautés. C’est là l’une des réalisations et nous allons continuer à y travailler tout au long de l’année. Autre réalisation, le GCERF (Global Community Engagement and Resilience Fund) ou Fonds international d’engagement et de résilience communautaire, finance les dirigeants à l’échelle locale dans les communautés du monde entier. Actuellement, nous nous concentrons sur le Mali, le Nigeria et le Bangladesh. Nous allons vraiment œuvrer à soutenir ces dirigeants locaux parce qu’ils sont les mieux placés pour résoudre ces problèmes.
DAS WHELAN : Justement, parlons-en un instant. Pouvez-vous nous donner un aperçu de notre lutte contre l’extrémisme violent et le lien entre ce défi mondial qui est le nôtre et le niveau local ? Comment créer ce lien ?
ORTIZ : Les gouvernements nationaux du monde entier sont conscients du problème et y font face, mais au bout du compte, il s’agit d’engager effectivement les gens. Et ceux qui sont le plus à même de le faire se trouvent au niveau communautaire, comme les dirigeants de la société civile, les chefs religieux. Nous devons donc comprendre comment mobiliser tous ces gens et les mettre en relation pour s’assurer qu’ils utilisent les meilleures pratiques pour lutter contre l’extrémisme violent. En effet, les gouvernements nationaux ne sont pas équipés pour ce faire de manière générale, ou même spécifique — contrairement aux dirigeants communautaires.
DAS WHELAN : Vous avez également mentionné autre chose, à savoir notre partenariat avec d’autres pays. Je pense qu’il est important que nos auditeurs comprennent que nous ne sommes pas seuls face à cela et que nous avons effectivement des partenaires à nos côtés dans cette lutte contre l’extrémisme violent. Qu’espérez-vous qu’apportera cette nouvelle stratégie au monde et au partenariat à l’échelle internationale ?
ORTIZ : Nous voulons avant tout nous assurer que tout le monde en parle et sache comment gérer le problème. À Antalya, nous parlions à des pays qui reconnaissaient l’existence du problème mais qui ne savaient pas forcément comment le résoudre en raison de la structure de leur société ou de celle de leur gouvernement. Nous allons tout faire en notre pouvoir pour mettre l’accent sur les bonnes pratiques et de nouvelles idées pour les aider à s’y retrouver. Nous serons à leurs côtés à chaque instant en nous engageant directement auprès des gouvernements nationaux et également en fournissant une assistance étrangère.
DAS WHELAN : Les Nations Unies participent-elles à cet effort et pouvez-vous nous fournir davantage d’informations à cet égard ?
ORTIZ : Tout à fait. En septembre, les Nations Unies ont organisé un sommet sur la question, auquel le président a participé. En janvier, le Secrétaire général de l’ONU a présenté un plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent. L’ONU œuvre à ce rassemblement des pays du monde autour de la question. Et les États-Unis auront un rôle à y jouer. Nous travaillerons à la mise en œuvre de ce plan d’action et veillerons à ce que les autres pays le prennent au sérieux.
DAS WHELAN : Merci d’avoir accepté notre invitation. Y a-t-il peut-être quelque chose d’autre que vous souhaiteriez ajouter concernant votre bureau et ce que nous réservent les prochains mois ?
ORTIZ : Nous sommes pleins d’enthousiasme. Pour l’instant, nous sommes une petite équipe, mais qui grandit. Nous sommes prêts à prendre la direction des opérations à ce niveau pour le département d’État et le gouvernement des États-Unis.
DAS WHELAN : Et nous, nous nous réjouissons de voir ces projets vraiment faire partie intégrante de nos travaux pendant de longues années.
DAS WHELAN : Pour obtenir de plus amples informations sur le contre-terrorisme et la lutte contre l’extrémisme violent, restez engagés sur les médias sociaux en suivant USA en Français et @StateDeptCT sur Twitter.
Pour écouter plus d’épisodes de la série “Combattre l’extrémisme violent” du département d’État, trouvez une liste de lecture ici