Safaricom Indoor Arena
Nairobi, Kenya
Le 26 juillet 2015
UNE RÉUSSITE INITIÉE PAR LES AFRICAINS
« Lors de ma première visite à titre de président en Afrique subsaharienne, je l’ai clairement affirmé : je crois résolument que l’avenir de l’Afrique dépend des Africains. Durant trop longtemps, je pense que beaucoup ont cherché le salut à l’extérieur, entièrement préoccupés de savoir à qui d’autre imputer les problèmes du continent. Or, comme l’a dit ma sœur, en fin de compte, chacun de nous est responsable de son propre destin. Je suis ici en tant que président d’un pays qui considère le Kenya comme un partenaire important. Je suis ici en tant qu’ami qui souhaite la réussite du Kenya.
Et les piliers de cette réussite sont évidents : une solide gouvernance démocratique ; un développement qui donne sa chance à tous et pas juste à quelques-uns ; un sentiment d’identité nationale qui exclut le conflit pour un avenir de paix et de réconciliation. »
DIVERSITÉ
« Le progrès exige que vous affrontiez honnêtement les moments sombres de votre passé ; que vous accordiez droits et perspectives d’avenir à davantage de citoyens ; que vous considériez les différences et la diversité de votre pays comme un atout, de la même manière que nous, aux Etats-Unis, essayons de considérer la diversité de notre pays comme un atout, et non comme une faiblesse. Vous pouvez donc choisir le chemin conduisant au progrès, mais cela implique de faire certains choix importants. »
« Je vais être très clair : une politique reposant uniquement sur la tribu et l’ethnicité est une politique qui condamne le pays au déchirement. C’est un échec, un manque d’imagination. »
DÉMOCRATIE
« En tout premier lieu, il s’agit de poursuivre sur la voie d’une démocratie forte, plus ouverte, plus responsable et transparente.
La démocratie commence par un gouvernement élu de manière pacifique. Elle commence par des élections. Mais elle ne s’arrête pas aux élections. Votre constitution propose donc une feuille de route vers une gouvernance plus à l’écoute du peuple – en le protégeant des abus de pouvoir, en donnant davantage de pouvoir aux collectivités locales. Pour que ce régime fonctionne, il faut également que les citoyens disposent d’un espace pour exercer leurs droits.
Et nous avons vu la force de la société civile kényane lors du dernier scrutin, lorsque des groupes ont recueilli les signalements d’incitation à la violence pour arrêter tout débordement avant qu’il ne dégénère. Et l’aptitude des citoyens à s’organiser et à militer en faveur du changement, c’est l’oxygène dont dépend la démocratie. »
CORRUPTION
« Comme en Amérique – et dans tant de pays du globe – la croissance économique n’a pas toujours été largement partagée. Parfois, les personnes en haut de l’échelle se portent bien, mais les gens ordinaires ont toujours du mal à s’en sortir. »
« […] la corruption freine la vie civile comme la vie économique dans chacun de leurs aspects. C’est un fardeau qui vous accable et vous empêche de réaliser vos objectifs. Si, pour lancer une entreprise, vous devez payer un pot-de-vin et recruter le frère de quelqu’un – qui n’est pas très compétent et qui ne vient pas travailler – eh bien, cela créera moins d’emplois pour tout le monde. »
« Si une personne qui occupe des fonctions officielles prend une part qu’elle ne mérite pas, elle le fait au détriment de ceux qui paient leur part. »
ÉGALITÉ HOMMES-FEMMES
« Et nous allons aussi coopérer avec vous pour atteindre le deuxième pilier du progrès, à savoir le développement qui étendra les possibilités économiques et la dignité à l’ensemble de la population kényane. »
« Traiter les femmes comme des citoyens de seconde zone est une mauvaise tradition. Elle vous freine. Il n’y a pas d’excuse aux agressions sexuelles ni aux violences familiales. Il n’y a pas de raison que les fillettes subissent des mutilations génitales. Une société civilisée ne peut tolérer le mariage précoce ou forcé des enfants. Ces traditions sont peut-être séculaires, mais elles n’ont pas leur place au XXIe siècle.
Ces questions concernent le bien et le mal – dans n’importe quelle culture. Mais ce sont aussi des questions de succès et d’échec. Toute nation qui ne réussit pas à dispenser une éducation aux fillettes ou à offrir des emplois aux femmes en leur permettant d’optimiser leur potentiel est condamnée à rester à la traîne dans une économie mondiale. »
SÉCURITÉ/UNITÉ
« Et cela m’amène au troisième pilier du progrès, à savoir le choix d’un avenir de paix et de réconciliation. »
« Les extrémistes qui misent sur la méfiance doivent être mis en échec par des communautés qui demeurent unies et qui représentent quelque chose de différent. Et l’exemple le plus important ici, c’est que les États-Unis et le Kenya ont tous deux des minorités musulmanes, mais que ces minorités apportent d’énormes contributions à nos pays. Elles sont nos frères et nos sœurs. C’est pourquoi, dans nos deux pays, nous devons rejeter les appels qui sèment la division. »