Propos du secrétaire d’État John Kerry concernant le Rapport 2015 sur la traite des personnes (extraits)

Département d’État des États-Unis
Bureau du porte-parole
Washington
Le 27 juillet 2015

[…] Ce rapport est le résultat d’un travail qui s’est réellement déroulé sur une année entière. […] Et ce rapport est important parce qu’il constitue vraiment un des meilleurs moyens dont nous disposons, nous individus, pour défendre les adultes et les enfants privés de toute tribune efficace où s’exprimer par eux-mêmes. En raison de sa crédibilité, ce rapport constitue également une source de validation et d’inspiration pour les militants de tous les continents, sans exception, qui luttent afin de mettre un terme à ce fléau de l’esclavage moderne.

Je tiens à le souligner, comme je l’ai fait le mois dernier lorsque nous avons publié un rapport sur nos observations concernant les droits de l’homme dans le monde, le propos de ce document n’est pas la réprimande, il ne vise pas non plus à citer des noms et à jeter l’opprobre. Il vise à éclairer, à stimuler et, plus important, à donner des moyens d’action.

En le publiant, nous voulons attirer l’attention générale sur la nature intrinsèque et la portée d’une industrie de trafic illicite s’élevant à 150 milliards de dollars. Car il s’agit d’une industrie. […]

Nous voulons fournir des preuves et des faits pour aider ceux qui s’efforcent déjà de réaliser des réformes en vue d’alléger les souffrances et de rendre les gens responsables de leurs actes.

Nous voulons fournir aux gouvernements à tous les échelons une puissante raison de mettre tout en œuvre pour engager des poursuites contre les trafiquants et protéger les populations en danger.

Alors même que je transmets ces messages, je dois admettre que même ici, aux États-Unis, nous, Américains, devons écouter et nous améliorer. Comme toute nation, nous avons l’obligation de mieux faire – de mieux protéger ceux qui vivent à l’intérieur de nos frontières, dont on confisque les passeports, qu’on emprisonne à des fins de travail ou de trafic sexuel. […]

Plus nous posons ces questions, plus chacun d’entre nous comprendra que non seulement il s’agit d’un combat que nous devons livrer, non seulement nous avons la responsabilité de rassembler tous les organes de nos institutions et de notre gouvernement pour résister, éduquer et informer, mais qu’il s’agit aussi d’un combat que nous devons absolument gagner. C’est un défi des droits de l’homme contemporain aux gigantesques proportions. […]

C’est pourquoi ce rapport sur la traite des personnes doit être lu comme un appel à l’action.

Les gouvernements doivent renforcer et appliquer les lois en vigueur, et les procureurs doivent mettre un point d’honneur à transformer les trafiquants d’aujourd’hui en prisonniers de demain.

Le secteur privé doit également contribuer à cet effort en dénonçant les entreprises qui emploient une main-d’œuvre mineure, sous-payée et sous la contrainte.

Les journalistes d’investigation peuvent continuer à apporter leur concours en braquant les projecteurs – comme l’ont récemment fait le New York Times, Reuters, AP, le Guardian, CNN et d’autres – sur les abus commis dans le secteur de la pêche ainsi que dans d’autres industries.

Les groupes de militants, les associations religieuses, les enseignants et les chercheurs doivent continuer à intensifier leur pression en faveur d’actions audacieuses afin qu’ensemble nous puissions gagner davantage de batailles dans un combat qui durera encore certainement quelque temps.

Et tout au long de ce combat, nous devons demeurer fidèles au principe selon lequel, même si l’argent peut avoir de nombreux usages, nous ne devons jamais au grand jamais accepter qu’un prix soit attaché au cœur, à l’âme et à la liberté d’un être humain. […]